De dieteticienne à thérapeute nutritionnelle

Je t’embarque avec moi à mes tout débuts. Imagine-toi dans une Opel corsa grise, sillonnant les routes du Gard pour aller donner des consultations diététiques à domicile. Je toque à la porte d’une femme. La première, à m’avoir fait confiance. Je suis là pour l’aider à perdre du poids. Puis une deuxième femme et une troisième. Toutes ont envie de maigrir. Ces femmes ont entre 45 et 60 ans. Avant de faire appel à mes services, elles ont déjà tout essayé pour perdre du poids. Alors après une répétition d’échecs et un mal être persistant, elles ont décidé de faire appel à une dieteticienne pour les aider.

Et nous voilà devant elles. (Oui, le temps de cet article, je t’imagine avec moi).

Nous voilà devant ces femmes mal dans leur corps, mal dans leur tête et mal avec leur alimentation.

Je ne sais pas si tu as déjà fait un bilan nutritionnel avec une dieteticienne. Mais tu vas voir, que le mien est digne d’une enquête privée. Avec douceur et beaucoup de bienveillance, je commence mon évaluation, pour comprendre pourquoi dont, ces femmes ne parviennent pas à maigrir. J’interroge leurs habitudes alimentaires, leur hygiène de vie globale, l’écoute de leur corps. Je trace la courbe de l’évolution de leur poids. Alors comme tu le vois, je prends ça vraiment très au sérieux. Puis grâce à mon bilan diététique, ou plutôt grâce à ma qualité d’écoute, il y a une chose que je comprends très très vite. Ces femmes ont toutes des blessures émotionnelles inconscientes causées par les différentes tentatives de perte de poids qu’elles ont fait par le passé.

Une dieteticienne peut-elle faire perdre du poids?

Et là, je t’imagine assise à mes côtés, la patiente face à nous et tu me fais les gros yeux genre: j’y comprends rien. Et bien moi aussi, au début, je n’y comprenais rien. Je faisais des plans alimentaires en béton. Des calculs de calories précis. J’avais des patientes ultra motivée qui suivaient tous mes conseils à la lettre. Et pourtant peu de perte de poids… Échec! Alors j’ai eu besoin de comprendre. Parce que ni mes patientes ni moi, n’étions coupables. C’était autre chose, il y avait d’autres explications. Et je me suis intéressée au fonctionnement du corps et du cerveau dans le cadre de la perte de poids. Je me suis formée en psycho–nutrition pour comprendre ces liens entre les comportements humain et l’alimentation. Et j’ai appris que maigrir est bien plus complexe que ce que l’on croit. C’est même quelque chose sur lequel on a finalement très peu de pouvoir.

Et le pire, c’est que dehors, dans la société, le message est totalement à l’opposé. Les promesses de perte de poids existent. Et les échecs sont mis sur le dos des femmes qui ne parviennent pas à supporter la faim, la restriction et le privation. Personnellement, quand j’ai faim faut pas venir me taquiner. Et mon mari (Brice) pourrait te le dire, je deviens agressive et intolérante… Bref, je me suis aperçue que malgré mes connaissances en nutrition et en perte de poids, malgré ma profession de dieteticienne, celui qui décide c’est le corps. Et ce n’est pas étonnant quand on sait que le travail de notre corps, c’est de nous maintenir en vie. Alors il a ce pouvoir, de toujours avoir le dernier mot. Le corps est une femme déterminée !!

Le sujet de la perte de poids est tellement complexe et en même temps tellement intéressant, que j’y reviendrai au travers de ce blog sur la guérison alimentaire.

Mais aujourd’hui, le message que je souhaite te faire passer, c’est qu’il ne suffit pas d’avoir de bonnes connaissance en nutrition et de la volonté pour maigrir. Il faut aussi avoir un corps qui soit en capacité de perdre du poids.

Therapeute nutritionnelle, je suis devenue et je le reste

Et tu as pu le voir, dans ta propre histoire, j’imagine. Je suis certaine que tu as eu de très bons conseils sur le plan nutritionnel. Et aussi que tu as fait preuve de volonté acharnée à plusieurs reprises. Jusqu’à être épuisée physiquement, émotionnellement et mentalement. Et cette fatigue, ce stress, tu n’en as pas réellement conscience. Mais il est là, il existe en toi. Ce sont les blessures dont je t’ai parlé tout à l’heure. Ces blessures c’est toutes ces fois où un craquage alimentaire, t’a plongé dans la honte et la culpabilité. C’est toutes ces fois où une privation t’a rendu fière alors que ton corps était en souffrance à côté. C’est toutes ces fois où tu as eu faim et où il t’a semblé normal de souffrir de la faim. Alors tu vois, sans forcément t’en rendre compte, tu as toléré beaucoup de choses intolérables dans l’espoir de ne plus souffrir de ton poids. Et je te comprends. La pression sur le poids, sur le corps et l’apparence des femmes est forte. Elle est réelle. Je comprends que tu aies fait tout cela. Mais maintenant, je me dis que peut-être, une partie de toi aurait envie d’un peu de paix. D’un peu de liberté. D’un peu de sérénité. Et c’est pour aider, cette partie de toi, que je suis devenue thérapeute nutritionnelle.

Je te remercie d’avoir été à mes côtés. Et je remercie toutes ces femmes qui, au travers de leurs défis avec leur poids et leur alimentation, m’ont fait cheminer. Nous avons certains points en commun. La suite de mes articles te le diront.

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